Longtemps complètement absentes du fait des discriminations, on trouve aujourd’hui quelques femmes trans dans le sport de haut niveau.
Ce qui devrait être une bonne nouvelle est pourtant devenu un sujet de panique médiatique. Des personnes qui ne se sont jamais battues pour le sport féminin, pourtant sous-financé et délaissé, l’instrumentalisent aujourd’hui dans un seul but : attaquer les personnes trans et faire reculer leurs droits.
Le but de cette FAQ est de fournir les arguments nécessaires pour répondre à ces polémiques créées de toutes pièces.
Voir aussi : la FAQ Mythes et mensonges sur les personnes trans
Non. Les avantages qu’ont les hommes dans le sport, sur le plan physiologique, sont principalement dus à la testostérone. Les données montrent que les femmes trans perdent cet avantage en quelques mois de leur traitement hormonal, à mesure que leurs taux de testostérone baisse. Ainsi, en transitionnant, les femmes trans perdent significativement en masse musculaire, en cardio et de manière générale, en performances sportives, ce qui les amène à des niveaux comparables aux autres femmes.
Dans de nombreux sports, les femmes trans se retrouvent même désavantagées, tant par leurs traitements que par les ruptures de carrières dues aux discriminations qu’elles subissent.
Peu d’hommes sont prêts à s’afficher publiquement comme femme dans le seul but de gagner une compétition. Néanmoins, il est possible de prévoir des règles qui permettent aux femmes trans de concourir tout en se prémunissant de ce scénario hypothétique.
La plupart des règlements qui prévoient l’inclusion des femmes trans prévoient une période de traitement obligatoire, et/ou que les femmes qui concourent vivent bien comme femmes dans la vie de tous les jours. C’est par exemple ce que propose le Comité International Olympique dans le guide qu’il a développé à ce sujet pour les fédérations sportives.
Puisqu’il n’y a pas d’avantage des femmes trans sur les autres femmes, créer une telle catégorie serait purement discriminatoire. Une telle catégorie disposerait de moins de financement, et n’existerait pas dans la plupart des sports faute de participantes assez nombreuses. En pratique, cela revient purement et simplement à empêcher les femmes trans de pratiquer leur sport.
C’est faux. De nombreux hommes trans participent aux compétitions dans les catégories hommes, sans que cela fasse scandale. La violence médiatique se déchaîne sur les femmes trans, mais les hommes trans subissent tout de même des discriminations. Dans certains sports, alors même qu’ils concourent et parfois gagnent contre d’autres hommes, les fédérations refusent de les classer parmi eux !
Les femmes trans ne sont pas des agresseurs en puissance. Le risque pour les autres femmes n’est basé sur aucune réalité statistique : les femmes trans utilisent déjà tous les jours les vestiaires pour femmes. À l’inverse, obliger des femmes trans à aller dans les vestiaires pour hommes les expose à un risque réel d’être agressées par des hommes.
En cédant à la panique et en imposant des critères biologiques trop strictes et infondés, on met aussi en danger la pratique d’autres femmes. Les personnes intersexes, nées femmes, mais avec des caractéristiques biologiques plus rares, peuvent ainsi se trouver exclues de compétitions. Ces critères sont aussi souvent basés sur les normes des sportives blanches, et donnent parfois lieu à des discriminations racistes.
Si ces attaques sont injustifiées sur le sport compétitif, les conséquences sont réelles : des femmes trans se trouvent effectivement exclues de la compétition tous les jours par des règles injustes édictées dans certaines fédérations ou règlements, allant à l’encontre des valeurs d’équité et d’égalité censées être portées par ces activités.
Mais au-delà de la compétition, des femmes trans subissent tous les jours les conséquences de la transphobie dans leur pratique amateure, en étant exclues de leurs équipes, en subissant des remarques ou des discriminations. Or, le sport est souvent un élément central pour la santé, l’équilibre mental et physiologique des personnes qui le pratiquent, et devrait être un droit pour toutes et tous, quel que soit son niveau.